Je sais je prends du retard, ça craint. Mais je vous assure que c’est une vraie galère de trouver une connexion correcte et pas trop chère ici !!!
21 avril :
Réveillée aux aurores pour attraper mon vol de neuf heure à l’aéroport de Tullamarine. (Au passage je croise un A380, c’est vrai qu’il est grand. Ca a l’avantage de nous donner la sensation de voyager en jet privé.)
J’arrive à Sydney vers midi et je trouve finalement l’auberge qui était juste sous mon nez, à la sortie de la Central Station, après un éreintant tour de quartier. Outre mon problème d’évaluation des distances dans ce pays mon sens de l’orientation semble me faire défaut dans ces villes au quadrillage à angle droit et aux pâtés de maison aussi grand qu’un petit arrondissement de Paris… Je m’installe et me familiarise avec les lieux et j’ai la bonne surprise de découvrir un dortoir absolument sans dessus dessous peuplé d’une faune Canadienne, Norvégienne, Américaine et Allemande avide de sorties nocturnes et de boissons alcoolisées (comme en témoigne les cubis de Goone et autre boissons jonchant le sol. Précisons que la traduction de « Goone » se résumerait à la pire des piquettes françaises !).
Malgré la présence de nombreuses filles, ça sent fort le male en ces lieux !
Petites courses, installation et organisation terminées je m’installe à la terrasse de l’auberge. Je choisie délibérément une table au soleil que je partage avec une fille dont le visage m’inspire confiance. Je rencontre donc Agathe, ancienne étudiante de sciences Po installée à Sydney depuis deux mois et en Australie depuis cinq mois. Les jours prochains promettent d’être des plus agréables puisque ma nouvelle comparse se propose de me faire visiter la ville. Celle là même qu’elle arpente depuis si longtemps.
La journée passe vite quand on discute, nous arrivons à la conclusion qu’elle aura, malgré tout, été productive puisque nous avons fait connaissance.
Le soir même nous nous rendons à l’Opéra House si connu sur les cartes postales. Il fait nuit, Sydney s’illumine et arrive à me faire douter de l’expression qui qualifie Paris de « Ville Lumière ». Depuis l’embarcadère on aperçoit l’Opéra, la City, le Harbour Bridge dont les habitants sont si fiers (il leur aura fallut vingt ans pour le construire et soixante ans pour le rembourser!).
L'Opéra House de Sydney
(dans le coin a gauche un petit morceau du Harbour Bridge, mais je trouvais la bouée vachement plus intéressante!)
La City, ou le CBD
Nous revenons vers l’auberge et méditons en chemin devant la rue qui servie de décor au passage de « la femme en rouge » dans Matrix.
Au menu ce soir la petite cantine vietnamienne du coin.
Plus tard c’est l’Happy Hour. Tous les internationaux du coin se pressent au bar de l’auberge qui prendra plus tard des allures de boite de nuit dont on entend les basses jusque dans les étages. (J’ai été élevée à bonne école concernant le bruit accompagnant le sommeil.)
Je me couche, pas vraiment tard, mais un sentiment de tristesse m’étreint, j’ai subitement le moral dans les chaussettes. Je n’ai plus qu’une envie : retourner à la maison. Mon voyage ne fait que commencer et je me sens déjà perdue. Le recul avec lequel j’écris cette chronique et les multiples témoignages d’autres backpackers voyageant seuls me confirme qu’il faut en passer par là pour pouvoir réellement entamer ce qui nous attend. Je saisis enfin la dimension de mon entreprise qui va me permettre autant de découvrir un pays que moi même.
Mais comme le dit si bien un australien qui décèle immédiatement mon angoisse silencieuse à l’heure de la cigarette pré-dodo : « No worries ». Je comprends vite que cette phrase si anodine est ici mode de vie et que pour pouvoir apprécier cette terre je vais devoir l’adopter.
Promis, je m’y tiendrais.
22 avril :
Aujourd’hui mon programme se résume à l’Opéra House de jour et à l’observation lascive de la vie des insectes vivant dans les pelouses du Royal Botanic Garden dont l’entrée se situe en face. Chargé !
En bonnes touristes nous prenons un nombre conséquent de photos et après cet exercice, oh combien physique, la petite sieste au soleil de seize heure s’impose.
Plusieurs jeux de cartes et un nombre incalculable de conversation plus tard il est temps de rentrer car c’est l’heure du diner des moustiques !
Ce soir c’est corona, opossum et papotages à Hyde Park !
23 avril :
Voilà ça fait une semaine. Petit check up rapide, le moral est au beau fixe, finalement ce n’est pas si terrible de voyager seule. Il suffit d’une petite dose de courage pour décrocher de ses habitudes et de ses idées préconçues sur les différentes nationalités auxquelles on se frottera (y compris l’apparence des locaux). La timidité s’efface d’elle même face à la solitude. J’en viens à la conclusion qu’on ne voyage pas vraiment seul, mais partiellement accompagné.
Mon anglais se fait de plus en plus courant et précis.
Vingt cinq degrés Celsius à l’ombre et une irrépressible de m’étendre sur le sable chaud plus tard me voilà sur Bondi Beach qui passe certainement pour être une des plages les plus connues d’Australie. Surfeurs bodybuildés et blondes top less à forte poitrine au bronzage uniforme fréquente assidument les lieux. De nombreux touristes également. Les japonais se démarquent en arborant les multiples couches de vêtements protégeant leur fragile peau blanche et trimbalent leurs habituels appareils photo dernier cri.
Les mouettes sont toujours aussi peu farouches, leur bec salive devant mon fish and chips. Comme lors de mon dernier combat je ne cède pas et parviens à terminer mon repas envers et contre toutes !
24 avril :
Aujourd’hui au programme visite du Darling Harbour de Sydney, énorme port de plaisance avec espace vert, terrain de jeu pour les enfants, vue sur la city. Fréquenté tant par les touristes que par les business man en rendez vous d’affaire aux terrasses des nombreux bar à vins. C’est toujours étonnant d’entendre de la bouche d’un anglophone le nom des cépages français importer en Australie. « Can I have a glass of Chardonnay, please. ».
Malgré l’immensité de l’endroit on en fait vite le tour.
Je retourne à l’auberge et commence à faire mon sac. Ce soir je pars pour Byron Bay et un voyage de quatorze heures m’attend. Ici on voyage en avion ou en bus, les lignes de chemin de fer n’existent pratiquement pas.
25 avril :
Le voyage en bus est l’occasion pour moi de découvrir la campagne australienne. C’est vert, très vert. Le voyage se déroule sur une petite autoroute longeant de nombreux lacs. Il fait jour très tôt (vers six heure moins le quart) et je m’étonne de voir tant de gens s’activer dans les maisons. De nombreux pêcheurs sont déjà à l’œuvre. Leur petite barque flotte comme des bouchons sur la surface immense de ces étendues d’eau. Je risque de me répéter, mais, tout paraît tellement plus grand ici, les lacs, l’océan, les arbres, les distances. Peut être parce que finalement ils le sont.
On m’a dit que la côte est (sur laquelle je voyage en ce moment) est la plus peuplée et la plus urbanisée, pourtant je ne vois que peu de villes et je m’étonne d’observer une nature si préservée et si présente.
J’en oublie que ce pays grand comme treize fois la France ne compte que vingt trois millions d’habitants et que mon constat précédent est donc cohérent.
L’arrêt petit déjeuner se déroule dans une station service à l’ancienne. Le soleil vient de se lever, les couleurs du matin sont tendres et fraiches. On sert des donuts, des cookies, des muffins maisons. Le café au lait est servi dans des mugs, à l’américaine… Pour compléter le tableau les serveuses arborent l’uniforme traditionnel casquette, tablier et polo rose. J’ai l’impression de me trouver dans le film Thelma et Louise, ou encore Les beignets de tomates vertes.
Le chauffeur m’affuble d’un surnom que j’affectionne particulièrement « My little pumpkin » (Ma petite citrouille) je le trouve original, ça change des « Sweetie », « Darling », « Honey », habituels. Je me sens un peu privilégiée…
Bref, arrivée à Byron Bay dans la journée. Je m’installe, prends mes marques dans cette nouvelle auberge. Je rencontre un groupe de français venus en stage en australie pour 6 mois. La vie semble très douce ici…
Désormais je consacrerais une chronique par ville. Cela me permettra de camoufler mes journée de glandouille improductive question « choses à raconter ».
Je vous embrasse tous.
E.








